Caressée par le soleil du matin sur le coteau de la butte exposée au levant, une petite vigne s’étire entre l’ancien chemin dit des champs d’Aloux et le chemin tout aussi ancien de Fontaine à Ahuy. Enchâssée aujourd’hui entre le cimetière formant équerre, les lotissements du Panorama, des Champs Rémy et la rue Darnet et Pontiroli, elle est devenue le vestige symbolique du passé viticole florissant de la commune.
Pendant des siècles, le cru de Fontaine, qui entrait avec ceux de Dijon, Talant et Chenôve dans la production du « vin du Dijonnoiz » s’est vendu à un prix supérieur à celui de la Côte. Victime d’un choix productiviste, il commença à perdre de sa valeur à la fin du XVIIe siècle et amorça ainsi son déclin. Grignoté par l’urbanisation, le vignoble de Fontaine a pratiquement disparu du paysage de la commune. On doit au maire, Paul Morelon, le sauvetage d’une des dernières vignes encore en production à Fontaine.
D’une superficie de 1064 m², elle était la propriété de monsieur et madame Guignon qui la cultivaient pour leur propre consommation de vin. Lors de l’urbanisation des champs Rémy, à la demande de la municipalité, dans l’acte de remembrement établi en 1999, la société d’aménagement prit les dispositions nécessaires pour attribuer cette parcelle à la ville de Fontaine. C’est ainsi que la ville de Fontaine put se rendre propriétaire de la parcelle de monsieur et madame Guignon et de ses sept rangs de vignes plantés alors en cépage dit direct, qui prit le nom de « Vigne de Fontaine ».
(Sigrid PAVÈSE, mars 2018).