Un moine, chauffe-lit

Un moine dans le grenier d’une maison familiale à Fontaine-lès-Dijon. (Collection particulière)

Cet objet en forme d’œil ou de luge-traîneau, dressé verticalement dans un grenier, a été photographié au 15 de la rue Jehly-Bachellier, l’ancienne ferme de la famille Sicardet. C’est un moine, un ancien ustensile du quotidien que l’on glissait dans le lit pour servir à le chauffer et à rendre les épais draps en toile plus secs en hiver, tout en évitant de le les brûler.

L’origine du nom est inconnue. Il pourrait être l’abréviation de « chaufferette de moine » qui désignait un objet en usage dans les monastères dont les dortoirs n’étaient pas chauffés. L’explication des jeunes moines chargés de chauffer le lit des plus vieux en s’y installant un moment avant leur coucher est pittoresque mais non documentée.

Longue d’environ 1,30 m, large et haute de 30 cm, la structure est composée de quatre arceaux de bois cloués entre eux deux par deux, avec au centre des plaques métalliques en haut et en bas, servant de réceptacle au réchaud proprement dit.

« On suspendait un petit seau rempli de braises encore chaudes à un crochet du support supérieur. Pour le manipuler sans se brûler, le récipient avait une poignée. On glissait le moine sous les couvertures pour diffuser la chaleur des braises afin de compenser la froideur des chambres. J’en ai profité pendant mon enfance car je dormais dans la chambre du rez-de-chaussée qui était très grande et sans chauffage. Heureusement, les progrès en matière de chauffage ont rendu cet objet inutile ! » raconte Madeleine Festeau-Sicardet.

Sigrid Pavèse

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