On attachait la vigne en plantant le paisseau puis, lorsqu’elle avait atteint assez de hauteur et qu’on pouvait craindre qu’elle soit abattue par le vent[1] , on l’attachait à nouveau. C’était l’accolage (littéralement : attacher par le col ou cou). On fixait les pampres de la vigne avec un ou deux liens à l’échalas qui leur servait de tuteur. Ces liens étaient ordinairement faits à Fontaine avec de la paille de seigle coupée à 30 cm de longueur (un pied) et mise à tremper la veille pour lui donner plus de flexibilité. C’étaient ordinairement les femmes qui étaient chargées de ce travail, donné à faire à la tâche à des manouvrières, quand ce n’était pas à la famille. Elles s’en acquittaient le plus rapidement possible, sans attention particulière. Elles saisissaient des deux mains les pampres, les rapprochaient et les liaient serrés à l’échalas ; où ils se trouvaient attachés en forme de botte, surtout s’ils étaient liés à deux liens. La moitié des grappes ainsi renfermées étaient privées des rayons du soleil et mûrissaient imparfaitement, surtout celles placées au nord des ceps. La maturité était ralentie, mais on craignait moins la pourriture après les pluies que la brûlure du soleil. On accolait donc à nouveau quand l’époque des grandes chaleurs était passée en ordonnant mieux les rameaux pour donner de l’air et du soleil au fruit et favoriser sa maturation.
Sigrid Pavèse
* Chargé de cours de viticulture au conservatoire impérial des arts et métiers dans Culture perfectionnée et moins couteuse du vignoble, Paris, 1863. Bibliothèque municipale de Dijon.
[1]GENRET-PERROTTE, Rapport sur la culture de la vigne et la vinification dans la Côte-d’Or présenté le 2 octobre 1853 au Comité central d’agriculture de Dijon, Dijon, 1854. Fontaine-lès-Dijon, question 33.
