Aux reproches qu’on lui fait de ne pas suffisamment informer les lecteurs de la commune « sur les faits et petits potins qui meurent aussi vite autour de la mare et ailleurs », le correspondant de presse de Fontaine, Pierre Griffon, répond : « Encore faudrait-il trouver matière à remplir les colonnes de la rubrique dans un village qui se réveille et s’endort chaque jour dans la quiétude …! ». Pourtant, en 1970, Fontaine n’a rien d’une belle endormie tant les chantiers sont nombreux. Les automobilistes qui doivent slalomer en plein hiver autour et entre les regards de fonte qui jalonnent la rue du Faubourg Saint-Martin en savent quelque chose ! Assainissement, eau, voirie, la municipalité fait face à de grands travaux. Ainsi, en bordure du boulevard des Allobroges, la station de pompage est en cours de construction pour alimenter par refoulement les réservoirs qui vont être construits près du cimetière et 1840 mètres de canalisations sont à poser pour distribuer l’eau aux habitants. De nouvelles voies sont créées. Des trottoirs sont posés, des chaussées refaites. Parfois, il faut gérer les aléas. Ainsi l’entreprise adjudicataire des travaux d’assainissement a cessé ses activités et le temps de trouver un successeur retarde la réalisation de la cinquième tranche.
Parallèlement, le patrimoine immobilier de la commune s’étoffe avec l’entrée dans la phase d’exécution du nouvel hôtel de ville, conçu par le cabinet d’architecture Guillaume et Pépin. En mars, le feu vert est donné aux entrepreneurs pour la construction d’une école maternelle de quatre classes, dénommée « l’Éveil », et de deux logements d’instituteurs au groupe scolaire des Carrois.
Dès septembre, 98 bambins y font leur entrée tandis qu’une deuxième école maternelle est en projet aux Saverney. Le cimetière fait l’objet d’un quatrième agrandissement au nord car la population atteint désormais 4 000 habitants. La carrière de la Fin, où sont stockées les ordures ménagères est devenue inutilisable car elle est comble. Les ordures ménagères sont dorénavant déposées à la décharge municipale de Dijon et le maire fait procéder au nivellement du terrain et à son ensemencement. Le mouvement d’urbanisation s’accompagne de la pose de quatre planimètres et pour sa communication, Fontaine se dote d’armoiries qui jouent le rôle de logo.
Les temps forts retenus par le quotidien sont les jeudis de neige, les épreuves de prévention routière, les réunions de la FNACA, une remise de médaille, la kermesse, le concert de l’Eau vive, l’exposition des travaux des élèves, les fêtes de saint Bernard, la venue du père Noël dans les écoles maternelles. Il faut chercher dans les pages générales pour voir qu’aux élections cantonales, les Fontainois ont voté pour réélire le conseiller général sortant Indépendant Hauser. Pour soutenir la campagne en faveur de la Fondation pour la recherche médicale française, la mairie indique qu’elle vend des cartes postales dans ses locaux au profit de cette fondation. Du côté de la météo, l’hiver de 1970 est neigeux et le maire rappelle que l’usage des luges et des skis est interdit sur les voies communales, comme il est interdit de patiner et de glisser sur la mare… en raison de la présence d’un cygne ! On apprend par ailleurs, que faute de galerie d’art, le café de la Place du Perron sert de lieu d’accrochage d’œuvres picturales, mais que le cadre est peu approprié… Malgré ses efforts, son style alerte, le correspondant de presse ne sort pas des sentiers battus.
Sigrid Pavèse