BALADES FONTAINOISES


Petits coins de nature à Fontaine

Jeudi 17 juillet
9 h 30

RDV Rond -point Charles de Gaulle, stèle le de l’appel du 18 juin.

 

Des Combottes aux Feuillants

Mardi 29 juillet
9 h 30

RDV : Parc des Basses Combottes, devant le panneau « Sentier du Grand Dijon », rue du général de Gaulle.

 

Le parc Saint-Bernard

Mardi 5 août
9 h 30

RDV : Place des Feuillants.

RETOUR EN IMAGES SUR LES ACTIVITÉS PASSÉES

Exposition Nicole Lamaille, peintre de l’eau. 10-28 juin 2024

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https://www.youtube.com/watch?v=PfrEhjMnRUs

La maison du pressoir construite par le chancelier Rolin en 1451 à Fontaine-lès-Dijon

En 1451, le chancelier Nicolas Rolin, qui a acquis la moitié de la seigneurie de Fontaine, fait édifier un bâtiment pour abriter un pressoir. Cette construction est connue par les dépenses et recettes consignées dans les registres de comptes que le chancelier faisait tenir[1].

La maison du pressoir, dont le chancelier est le maître d’ouvrage, est un bâtiment d’aspect rustique donnant sur une rue. Elle est entièrement en pierre et ne semble pas comporter de cave. Les moellons des murs, dont on ignore le traitement, sont liés au mortier de chaux[2]. L’édifice est protégé par une toiture en dalles de pierre calcaire appelées laves, ce qui nécessite des murs épais pour en supporter le poids. Le toit est garni d’une faitière en lave et de gouttières. Chaque pignon est percé de deux fenêtres dotées d’un barreaudage croisé. On pénètre dans le bâtiment par deux portes à battants dont l’une est couverte par un linteau en pierre. Portes et fenêtres sont habillées par un encadrement en pierre de taille blanche d’Asnières et munies de solide serrures. L’édifice est pourvu d’une cheminée. À l’intérieur, un cellier pour entreposer le vin du seigneur est fermé par une cloison en pans de bois[3].

L’édifice carré a environ 14,30 m de côté avec une hauteur de charpente de 6,63 m et un angle de toiture de 43°[4]. Les comptes ne précisent pas la localisation de l’édifice et il est difficile de faire correspondre les mentions textuelles avec les bâtiments anciens qui sont parvenus jusqu’à nous en présentant de multiples reprises. Parmi les édifices clairement identifiés ayant abrités des pressoirs banaux un siècle plus tard[5], une ancienne maison rurale de la rue basse (aujourd’hui, 7 rue Malnoury) figurant sur le cadastre napoléonien de 1810 est de mêmes dimensions que celles restituées par les comptes de 1451. La petite fenêtre verticale, de type jour, en pierre blanche avec un barreau pourrait tout à fait correspondre à une datation XVe siècle avec chanfrein. Cependant, elle est située à l’étage et sur un mur gouttereau alors que le texte évoque des fenêtres sur les murs pignons. Il s’agit probablement d’un remploi.

Sigrid Pavèse avec la collaboration d’Antoine Lacaille et Élisabeth Réveillon.

 

[1] Archives départementales de Saône-et-Loire, 2E 135.1 : Registre de comptes de 1451.
[2] La chaux pure est mélangée à de la terre argileuse.
[3] « Paulesson » correspond à du torchis et par extension peut-être à une cloison en pans de bois.
[4] Les dimensions ont été calculées par Antoine Lacaille à partir de la largeur des entraits (44 pieds), de la longueur des chevrons (30 pieds), de la surface de laves (47 toises) et du nombre de chevrons (43).
[5] CHOMTON (abbé Louis), Saint Bernard et le château de Fontaines-lès-Dijon, Dijon, 1894, tome II, p. 281 : En 1550, amodiation par Claude Rochefort, seigneur de Fontaine, des quatre pressoirs banaux. Archives départementales de la Côte-d’Or, seigneurie de Fontaine.

L’ancien parc Mugnier , 23 rue Jehly-Bachellier et 1 rue des Créots

Pour le réaménagement de l’ancienne clinique, une note écologique a été réalisée par « Faune, Flore et Environnement » en octobre 2022[1] afin d’identifier les enjeux faunistiques et floristiques du site. Elle concerne les deux espaces arborés au sud-est et au nord-est, protégés par le Site Patrimonial Remarquable (SRI) de Fontaine-lès-Dijon.

Actuellement, le parc arboré est composé de 15 espèces d‘arbres de haute tige. Le boisement est mixte, avec des résineux et des arbres à feuilles caduques. Ce sont de vieux arbres dont certains sont tombés à terre, tandis que d’autres encore debout sont des chandelles dépérissant. Les érables sont attaqués par un champignon, le Rhytisma.

L’intérêt écologique des sujets vieillissants est reconnu et les trous de pics sont nombreux. Les cavités ainsi formées attirent les espèces cavernicoles typiques telles que les mésanges, le rouge-gorge, le rouge-queue et l’étourneau. La canopée fait venir les corneilles et les geais. L’habitat est trop boisé pour le moineau domestique qui est donc absent mais il est potentiellement favorable aux chauves-souris. De plus, les arbres avec ceux de la mare proche et ceux présents dans les quartiers annexes, forment des corridors fonctionnels. Ils permettent de raccorder le parc aux espaces verts hors zone urbaine, ce qui est favorable à un certain nombre d’espèces animales.

La glacière protégée par le Site Patrimonial Remarquable est aussi attractive du fait de la végétation qui s’est développée au-dessus. Les micromammifères (écureuils roux, hérissons d’Europe) et autre petite faune (oiseaux) viennent s’y réfugier, s’y nourrir et s’y reproduire. À l’intérieur, aucun indice de fréquentation faunistique récente ou ancienne, notamment de chauves-souris, n’a été relevé. En la fermant avec une grille adaptée, elle pourrait laisser passer une petite faune. C’est un micro-habitat différent du reste du parc arboré, qui ajoute de la diversité.

Comme il ne se trouve pas de point d’eau dans le parc, il n’y a pas d’amphibiens, d’autant qu’ils ne trouvent pas au sol les conditions adéquates pour hiverner. Les reptiles sont rares, à part le lézard des murailles qui est protégé et l’orvet fragile. On trouve des lucanes cerfs-volants qui sont une espèce de coléoptères protégée liée aux vieux arbres mais l’absence de plantes mellifères, à l’exception d’arbres à papillons qui se sont développés à travers l’enrobé, ne favorise pas la présence de papillons de jour.  Un Écaille chinée qui est un papillon de nuit non protégé a été observé.

Le parc permet donc une biodiversité inattendue au cœur de la ville avec des espèces cavernicoles nicheuses dans les arbres, mais il ne se prête pas à l’accueil d’espèce patrimoniale floristique. Il abrite une diversité avifaunistique typique des boisements. Sa plus-value écologique est indéniable. Il est donc recommandé de le conserver en grande partie en l’état avec un entretien extensif, d’adapter l’éclairage pour déranger à minima la faune et de consolider la fonctionnalité écologique par une végétalisation des espaces non bâtis en front de rue.                                                                                                                                             Sigrid Pavèse

 

[1] https://www.bourgogne-franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/note_ecologique_fontaine-les-dijon_rmpromotion_cle181118.pdf

Voir également: « La visite du jardin de madame Mugnier en 1888 », Bulletin des Amis du vieux Fontaine, n°142

Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1968

À Fontaine, dans la presse locale, l’année 1968 semble avoir été une année comme une autre. La vie est rythmée par les jeudis de neige, la mi-carême à la maternelle des Carrois, les conférences proposées par la paroisse, les fêtes pascales, les communions, les confirmations, les mariages, la kermesse, la fête de la chorale l’Eau vive, le résultat du certificat d’études primaires, les nouveaux bacheliers, la sortie annuelle des pompiers, la fête du 14 juillet, le pèlerinage à saint Bernard, le passage du bâton du saint à un autre foyer, une opération brioche pour l’aménagement du centre médico-professionnel de Beire-le-Châtel, la commémoration de l’armistice du 11 novembre, l’arbre de Noël dans les écoles, le goûter des anciens.

Il faut lire les articles dans le détail pour trouver un écho de la contestation de mai 1968. C’est ainsi que le 10 juin, sous le titre « Succès sans précédent de la kermesse », on note qu’ « après plus d’un mois de tristesse et d’angoisse, les visages et les cœurs battant à l’unisson, se retrempaient enfin dans une ambiance saine et joyeuse ». Dans ses pages nationales, Le Bien public avait en effet dramatisé les événements de mai 1968. Des titres inquiétants et des photos spectaculaires montrant le résultat matériel des violences avaient fait peur. Aux élections législatives de juin, qui font suite à la dissolution de l’Assemblée nationale décidée pour répondre à cette crise de mai 1968, les électeurs fontainois infligent un revers cuisant au candidat de gauche qui perd plus de la moitié de ses suffrages par rapport aux législatives de l’année précédente. Les Fontainois votent majoritairement et de manière stable pour l’UDR Henry Berger, mais sans lui donner la majorité absolue car les voix qui allaient à la gauche se sont portées sur le centre droit. Henry Berger est néanmoins élu au premier tour dans sa circonscription.

Un autre indice de la crise de 1968 apparaît dans les délibérations municipales, où le maire signale les retards considérables pris par les nombreux travaux de voirie mis en chantier dans la commune, notamment l’élargissement de la rue du Faubourg-Saint-Nicolas et l’aménagement du carrefour des 5 rues, en raison des grèves et des intempéries. Malgré tout, les études confiées au cabinet d’architecture Guillaume et Pépin pour de nouveaux équipements communaux vont bon train. Cependant, entre les désirs légitimes et les possibilités réelles, il y a une marge car il faut trouver les financements, d’autant que les subventions de l’État diminuent fortement. Néanmoins, la préparation du futur domine, et un avis favorable est donné à la réalisation d’un centre administratif aux Carrois, comprenant la construction d’une école maternelle de quatre classes, de deux logements de fonction, d’un gymnase et d’une mairie moderne nécessaire à une ville de 10 000 à 12 000 habitants et qui, pour l’heure, en compte moins de 4 000. En attendant, une classe préfabriquée est mise en place. Aux Saverney, les pourparlers sont en cours pour l’extension de l’emprise du groupe scolaire et l’accord de principe est donné par l’autorité préfectorale pour la construction d’une école maternelle, ce qui ne signifie pas réalisation dans l’immédiat. L’agrandissement du cimetière est également mis à l’étude.

Pour ce qui est des réalisations, la quatrième tranche relative au réseau d’assainissement est lancée, tandis que pour l’alimentation en eau potable, des terrains sont acquis afin de construire la station de pompage, boulevard des Allobroges. Après la réfection de la toiture de l’église paroissiale, les murs sont ravalés. À l’école des Saverney, la cour est aménagée ainsi qu’un parking. Près de la mare, un petit coin fleuri et des bancs sont installés. 1968 voit aussi le début de la publication d’une revue municipale.

Dans le domaine économique, le centre commercial du faubourg Saint-Martin ouvre à l’issue des grandes vacances avec une agence de la Caisse mutuelle de dépôts et de prêts, un salon de coiffure pour dames, une droguerie-quincaillerie côté rue du Faubourg-Saint-Martin, une épicerie, une boucherie, une boulangerie, une mercerie-bonneterie et un tabac–presse côté rue du Faubourg-Saint-Nicolas. Au mois de décembre, le feu qui ravage les ateliers de la fabrique de meubles Mondia, boulevard des Allobroges marque les esprits.

Sigrid Pavèse