Assemblée générale
L’assemblée générale ordinaire des Amis du Vieux Fontaine se tiendra vendredi 24 janvier 2025 au Centre d’Animation Pierre Jacques, à 18 h. Elle est ouverte à tous mais seuls les adhérents à jour de leur cotisation 2024 peuvent exercer leur droit de vote.
Les délibérations porteront sur l’ordre du jour suivant :
▪Présentation du rapport moral.
▪Présentation du rapport d’activités.
▪Présentation du rapport financier.
Les candidatures pour s’investir comme membre du bureau sont à envoyer à la présidente avant l’assemblée générale.
Balade fontainoise : Escapade de printemps au verger de Fontaine
Dimanche 30 mars 2025 à 14 h 30
Rendez-vous : Chemin des Vaux, entrée du verger
Le verger de Fontaine, qui doit beaucoup à l’ancienne présidente des Amis du Vieux Fontaine, Denise Boutillon, a 20 ans cette année.
À cette occasion, Sigrid Pavèse vous parlera en arpentant ses allées de son histoire, de ses missions, de ses enjeux et des classes de CP et de CM² des Carrois « au verger » pour célébrer tout au long de l’année scolaire cet anniversaire.
Publication : Un nouvel ouvrage des Amis du Vieux Fontaine, écrit par Sigrid Pavèse : Qui est-ce ? édité par Édisen à Dijon
Vous vous demandez qui est la personne dont le nom figure sur une plaque de rue ou qui a donné son nom à une salle ou un bâtiment à Fontaine-lès-Dijon ?
Ce petit dictionnaire illustré des personnalités désignant une rue ou un lieu public à Fontaine-lès-Dijon vous donnera une réponse.
Disponible dans tous les points presse de Fontaine (Saint-Martin, Le Fontenoy, Trois-Saffres, Intermarché) et à Dijon : Librairie Grangier. Prix : 12 €
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Le paisselage à Fontaine-lès-Dijon au XIXe siècle
Au XIXe siècle, toutes les vignes à Fontaine étaient échalassées ou empaisselées. Le paisseau était le tuteur du cep. L’empaissellement était le fichage des paisseaux. Entre mars et avril, à mesure que le premier labour était exécuté avec une grosse pioche appelée « meille », et avant que la végétation ne se montre pour ne pas faire tomber le bourgeon, le vigneron enfonçait le paisseau à force de bras[1] dans la terre fraîchement remuée, à une profondeur suffisante pour que la plante ne donne pas prise au vent et soit renversée à terre. Au XIXe siècle, il s’aide d’un fiche-échalas. Le cep était ensuite attaché au paisseau avec un brin de paille de seigle entortillé deux fois autour de l’ensemble. Après les vendanges, les paisseaux étaient arrachés pour éviter que l’extrémité située dans le sol humide ne pourrisse en hiver. C’était le dépaissellement. Les paisseaux étaient placés de distance en distance en tas. À l’aide d’un « gouet », c’est-à-dire d’une serpe, chaque pointe cassée ou émoussée dans la terre était aiguisée et les copeaux récupérés dans une hotte ou dans un panier. Les paisseaux étaient disposés en tas inclinés appelés « bordes » pour passer l’hiver. Ils étaient prêts à être replantés au printemps où ils restaient jusqu’à l’automne et ainsi de suite. Quand ils devenaient trop courts par les aiguisements successifs ou pourris par leur usage, ils étaient renouvelés. Pour mener à bien cet ouvrage, de nombreux jours de travail étaient nécessaires. Le paisselage était pénible pour le vigneron et de plus en plus onéreux pour le propriétaire, tant par la raréfaction du bois consécutive au défrichement des forêts lié à la révolution industrielle, que par l’augmentation progressive du prix de la main-d’œuvre. Malgré tout, il était jugé indispensable pour soutenir la vigne et faciliter la maturation du raisin, et on disait ne connaître aucun moyen de le remplacer d’une manière satisfaisante[2] bien que le palissage sur fil de fer, plus économique, soit connu[3]. Des sources[4] indiquent qu’il était « ouvrage de femmes » mais l’enquête de 1853[5] n’utilise que le mot « vigneron » pour répondre au questionnaire sur le sujet. Il est néanmoins certain que, contrairement à ce que montre la carte postale des années 1900, les femmes, qu’elles soient de la famille ou des manouvrières, ne se contentaient pas de regarder l’homme planter le paisseau et qu’elles jouaient un rôle actif dans le liage et la mise en tas des paisseaux.
Sigrid Pavèse
[1] ROZIER, Cours complet d’agriculture, Hôtel Serpente, 1783, t. 4, p. 114-118.
[2] GENRET-PERROTTE, Rapport sur la culture de la vigne et la vinification dans la Côte-d’Or présenté le 2 octobre 1853 au Comité central d’agriculture de Dijon, Dijon, 1854. Fontaine-lès-Dijon, question 46.
[3] MICHAUX (François-André), Échalas, paisseaux et lattes, Médoc, remplacés par des lignes de fil de fer mobiles, Paris, 1845, BNF.
[4] MORELOT (Denis), Statistique de la vigne dans le département de la Côte-d’Or, Paris, 1831, p. 203.
[5] GENRET-PERROTTE, Rapport sur la culture de la vigne et la vinification dans la Côte-d’Or présenté le 2 octobre 1853 au Comité central d’agriculture de Dijon, Bibliothèque municipale de Dijon, questionnaire de Fontaine-lès-Dijon.
Les inondations à Fontaine-lès-Dijon en 1942
Comme dans toute l’Europe, le froid glacial qui envahit Fontaine-lès-Dijon dans les derniers jours de décembre 1941 persiste jusqu’en février 1942, provoquant l’enlisement de l’armée allemande notamment en Russie. Il gèle tous les jours. Le sol est couvert de neige pendant plusieurs semaines à un moment où le rationnement sévit et où les habitants manquent de tout : vêtements, alimentation, charbon. Ce troisième hiver de guerre est donc particulièrement éprouvant et, à ce froid rigoureux, il faut ajouter, à Fontaine, des inondations exceptionnelles en janvier-février, quand la pluie arrive sur un sol profondément gelé, inondant les caves et les rez-de-chaussée des maisons. Ce phénomène assez rare et de courte durée a touché tout le quartier Combottes-Grand-Champs.
En effet, comme son nom l’indique, la rue des Combottes, qui tire son nom du lieu-dit « les Petites Combottes » figurant sur le cadastre napoléonien, se trouve dans une petite vallée qui s’étend sur 5 ou 6 kilomètres de longueur, depuis les environs de Daix jusqu’au cours du Suzon, en contournant par l’ouest et le sud la butte de Fontaine[1]. Cette vallée est creusée dans des terrains calcaires et elle est presque toujours sèche, car les eaux sont rapidement absorbées par les multiples fissures des calcaires. L’écoulement en surface est rare sauf, comme en 1942, quand les cavités souterraines ne peuvent absorber et écouler l’eau des précipitations. En effet, la congélation de l’eau dans les interstices du sol et du sous-sol, liée au froid intense et durable, a rendu le terrain pratiquement imperméable. L’eau provenant des pluies et de la fonte des neiges a alors été retenue en surface. Elle a formé un torrent passant par-dessus la route d’Hauteville, où il a pu être absorbé par des fissures suffisamment importantes pour que la congélation ne les obstrue pas. Les deux photos offrent une vision saisissante du phénomène, qui fit heureusement uniquement des dégâts matériels mais suscita beaucoup d’émoi.
Sigrid Pavèse
[1] CHAPUT (Ernest), « Observation sur la solifluction actuelle aux environs de Dijon », Bulletin scientifique de Bourgogne, Tome X – 1941-1944, fasc. 1, p. 3 et 4.
Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1966
Le retard pris dans les constructions scolaires en raison de l’ajournement d’année en année des autorisations administratives, place la municipalité dans une situation difficile pour assurer la scolarisation primaire. Cette année encore, aucune solution favorable n’est en vue malgré les terrains acquis et le désir de la municipalité d’aboutir. Les huit salles de l’école des Carrois sont occupées, de même que les huit de l’école des Saverney, or 50 élèves supplémentaires sont attendus à la prochaine rentrée. N’obtenant pas d’ouverture de crédit, car la priorité est donnée aux communes où de grands ensembles sont prévus comme Talant, Chenôve ou Marsannay, la municipalité demande la subvention pour la construction de deux classes provisoires aux Carrois. Toujours pour parer au plus pressé, la commune, qui présente un retard dans l’organisation de l’éducation dite maternelle, transforme les classes enfantines abritées dans les écoles primaires en classes maternelles, mais tant qu’elle ne disposera pas de nouveaux locaux, il n’est pas possible pour elle d’abaisser l’âge d’admission en dessous de 4 ans.
Du projet à sa concrétisation, il faut du temps. C’est ainsi que cinq ans après la délibération initiale, le tronçon de 740 m, qui assure la jonction du boulevard des Allobroges à partir de l’ancien chemin des Roses (rue Octave Terrillon) pour aboutir au carrefour de la route d’Ahuy, avec la rue du Faubourg Saint-Martin et la rue Général Fauconnet, est mis en service en été. Cet aménagement, entièrement sur la commune de Fontaine, permet l’achèvement du contournement de Dijon par le nord, depuis le pont des Chartreux jusqu’à la place Roger Salengro, en reliant les routes nationales 5, 70, 71, qui traversent Dijon, détournant ainsi une partie du trafic lourd qui transitait par le centre de la ville.
Les procédures administratives et les difficultés pour obtenir les financements peuvent rétrospectivement avoir des effets bénéfiques. En effet, l’impossibilité à court terme d’installer les infrastructures nécessaires à l’assainissement et à l’approvisionnement en eau et en électricité a permis de conserver l’aspect naturel du sommet de la butte, car elle a empêché en grande partie l’aboutissement d’un projet de petit séminaire à cet emplacement, approuvé pourtant à l’unanimité par le conseil municipal.
L’entrée dans la modernité s’accompagne d’une remise en cause des valeurs traditionnelles. Véritable révolution pédagogique, la mixité scolaire commence à s’installer à Fontaine. C’est ainsi que la municipalité accepte la proposition de gémination, c’est-à-dire de mixité, par l’inspecteur primaire pour rééquilibrer les classes des Carrois et assurer une plus grande cohérence et un meilleur rendement que dans les classes à cours multiples existants. Cette gémination est timide : elle n’est pas demandée pour les grands garçons et les grandes filles, ni pour le groupe des Saverney. Ce choix est comme un ballon d’essai, qui répond davantage à des motivations économiques qu’idéologiques. Le changement social se manifeste aussi par la décision de ne plus amodier le droit de chasse, dont le profit était maigre pour la commune et de transformer le territoire en réserve de chasse. Par ailleurs, le cercle Saint-Bernard qui animait la culture à Fontaine en s’appuyant sur les potentialités locales n’a pas trouvé de relais et l’offre d’animation s’appauvrit, avec une seule séance de cinéma organisée par un éphémère club cinématographique et culturel Saint-Martin. La kermesse paroissiale et la fête de Saint Bernard se maintiennent. La ville reprend à son compte la tradition des colis de Noël. Les commémorations qu’elle organise rythment l’année sans grand relief et le bal des pompiers est annoncé très laconiquement. L’image prend de plus en plus de place : le journal met en valeur des cérémonies religieuses comme la confirmation ou la communion solennelle, qui donnent lieu à des photos de groupe, tandis que les photos de mariage se multiplient.
Sigrid Pavèse