Le bénaton

Noël Nicolle avec un bénaton sur l’épaule. Sans date. Collection Marie-Noëlle Nicolle.

Sur cette photo, Noël Nicolle (1919-2004) pose devant l’objectif avant d’aller verser le contenu du bénaton[1] qu’il tient posé sur l’épaule, dans la ballonge, cette cuve dont on aperçoit une partie sur la « bréarde », c’est-à-dire la voiture à cheval. Derrière lui, à ses pieds, les bénatons vides sont empilés. Le bénaton est un panier à vendange. C’est une vannerie à arceaux en quart de sphère, fixés à une barre de bois avec une poignée à l’avant. Il a en général une hauteur de 33 cm, une longueur de 85 cm et une largeur de 52 cm[2]. Ce type de panier est propre à la Côte de Nuits et à la Côte dijonnaise, donc en usage à Fontaine. Chaque panier peut transporter une trentaine de kilos de raisin. L’avantage du bénaton sur les caisses en plastique actuellement utilisées, certes moins chères, plus maniables, plus commodes à empiler et à nettoyer, c’est que le raisin est ventilé à travers l’osier. De plus, si du jus coule, il est évacué, ce qui évite un début de fermentation avant d’amener la vendange au pressoir. Pour produire le vin d’une pièce (228 litres) soit 300 bouteilles, il faut remplir une dizaine de bénatons[3].

Sigrid Pavèse

[1] Littré écrit bénaton ; mais si on veut respecter la prononciation locale, il faudrait écrire benâton nous dit Gérard Taverdet. En effet, on dit bnâton.
[2] Musée de la Vie bourguignonne Perrin de Puycousin, Dijon. Inv. 78.33.15.
[3] Entretien avec Olivier Guignon, 1997.

Les commentaires sont fermés.