Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1949

La plupart des onze articles consacrés à Fontaine-lès-Dijon sont publiés pour rendre service aux lecteurs : jour d’enlèvement des ordures, annonce de la fête nationale, de la fête patronale, indication qu’une chambre à air de camion a été trouvée et peut être réclamée auprès d’Eugène Nicolle…

En août 1949, un arrêté municipal interdit d’allumer des feux dans les champs, jardins et friches. Cet appel à la prudence est lié à la grande sécheresse et à la chaleur qui ont régné sur toute l’Europe occidentale cette année-là, pendant l’été. Un autre avis rappelle un arrêté de 1926 qui interdit de pénétrer dans le bois situé entre la mare et l’église. Le maire veut lutter contre les incivilités qui détériorent l’environnement et annonce que les fautifs pris sur le fait seront verbalisés avec sévérité par les gardes champêtres. En 1949, la commune avait encore un caractère rural et c’était le garde-champêtre qui assurait la police municipale. Les gardes champêtres étaient des officiers de police judiciaire craints par les contrevenants.

Trois articles sont consacrés au ravitaillement, notamment en sucre et en carburant. Ce sont les derniers qui paraîtront sur le sujet, car les conditions de vie des Français commencent à s’améliorer avec l’aide américaine à la reconstruction apportée par le plan Marshall en 1948. Le haut commissariat au ravitaillement est supprimé et les derniers tickets de rationnement disparaissent le 1er décembre. Cette pénurie a marqué en profondeur les esprits et oriente la politique agricole vers une forte productivité, afin de garantir la sécurité alimentaire. C’est ainsi qu’à Fontaine en avril 1949, des films agricoles sur la motoculture, la lutte contre les mauvaises herbes et la fumure sont commentés par les ingénieurs de la direction des services agricoles, pour faire évoluer le monde agricole afin de tendre à l’autosuffisance alimentaire.

Enfin, un long article est consacré aux obsèques du lieutenant René Guillaume tombé en Indochine à la tête de son peloton, le 4 février 1948, comme l’avait relaté un précédent article paru après sa mort. Inhumée provisoirement à Hanoï au Tonkin – on ne parlait pas alors de Viêtnam -, sa dépouille a été rendue à sa famille pour être enterrée au cimetière de Fontaine. Sous le titre d’usage « Obsèques d’un brave » est décrit l’adieu social au jeune soldat avec l’hommage de ses pairs et le discours du maire, qui met en valeur l’écolier studieux et la personnalité du défunt. Le garçon étant connu de tous dans le village où il a grandi, la population se fait un devoir d’entourer ses parents et de leur exprimer sa sympathie. Les enfants des écoles avec leur maître sont présents à la cérémonie. Ils sont les témoins du rôle civique qu’ils devront accomplir à leur tour. Le nom du soldat est inscrit sur le monument aux morts des guerres du XXe siècle à Fontaine-les-Dijon mais ne cherchez pas sa tombe dans le cimetière de Fontaine, son corps a été transféré en 1959 à Chervey dans l’Aube, dans l’arrondissement de Troyes dont la famille était originaire.

Sigrid Pavèse

Les commentaires sont fermés.