Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1950

En 1950, Fontaine-lès-Dijon apparaît huit fois dans le journal le Bien public, surtout pour des communiqués de la mairie. Certains des avis publiés laissent transparaître les mutations en cours après guerre. Par exemple, en mai,  il est indiqué qu’une assistante sociale se tient à la disposition des habitants de la commune, le deuxième jeudi de chaque mois, de 9 h 30 à 10 h 30, à l’école des garçons. En effet, avec la création des caisses d’allocations familiales et de sécurité sociale par l’ordonnance du 4 octobre 1945, l’action sociale est devenue obligatoire et encadrée. Elle traduit la volonté d’instituer un ordre social nouveau. En 1946, la loi a rendu obligatoire le diplôme d’État de service social pour avoir le titre d’assistante sociale, afin d’assurer à l’usager une garantie de compétence au service du bien commun.

Par ailleurs, l’organisation administrative du régime général de la Sécurité sociale a mis en place une gestion démocratique en donnant aux bénéficiaires eux-mêmes, par leurs représentants et sous le contrôle de l’État, un rôle prépondérant dans l’administration des organismes nouveaux. C’est ainsi que le maire, Léonce Lamberton, fait savoir à ses administrés que le scrutin pour les élections aux conseils d’administration de la Sécurité sociale est ouvert dans la salle de la mairie le 8 juin.

En février, la taxe locale additionnelle  au chiffre d’affaire est portée de 1,50 à 1,75% par la municipalité. La commune institue cette majoration, qui vient d’être permise par la loi, car le produit de l’augmentation lui est acquis en totalité, alors qu’elle manque de ressources et que les centimes additionnels sont bloqués depuis 1949.

En mai, le maire rappelle aux arboriculteurs que le traitement de leurs arbres avec certains produits arsenicaux ou de synthèse est réglementé et qu’il est interdit de traiter pendant la pleine floraison, sous peine de sanction, montre le souci de la municipalité d’éviter de graves dégâts aux ruchers. En 1950, Fontaine compte de nombreux vergers et jardins. Si l’écologie n’est pas encore à l’ordre du jour, la toxicité des insecticides et anticryptogamiques pour les abeilles est connue. Elle a un impact économique pour les producteurs de miel et de cire et la commune entend protéger ses apiculteurs.

En août, c’est une publicité pour le bal Guéritée, qui mentionne la fête patronale et sa date. Guéritée était un entrepreneur de bal qui faisait danser jeunes et moins jeunes sur un parquet installé près de la mare. Ce dancing éphémère était très prisé. Parallèlement, un compte-rendu détaillé et laudatif des cérémonies religieuses nous apprend que plus de 2 000 fidèles sont venus honorer saint Bernard à l’église et à la Maison natale. Si la pratique religieuse baisse, le pèlerinage à Fontaine reste en faveur.

Le 4 décembre, les pompiers de Fontaine  fêtent leur patronne, sainte Barbe, en offrant un grand bal gratuit salle Breton. Il s’agit de la salle de bal du café de la place, qui prend le nom des tenanciers successifs. C’est un décret de l’Assemblée nationale qui avait confié en décembre 1789 aux municipalités « le soin de prévenir par des services nécessaires, les fléaux calamiteux ». Depuis cette date et jusqu’en 1981, la commune a entretenu une compagnie de sapeurs-pompiers-volontaires.

Sigrid PAVÈSE

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