« La Vigne de Fontaine », une ancienne vigne d’hybride établie pour une consommation personnelle

La vigne de Fontaine située aux Champs Rémy n’est pas le reliquat du vignoble qui a

Cépage de la Vigne de Fontaine en 2000 : hybride producteur direct greffé 5455 (Cliché Sigrid Pavèse)

existé à Fontaine et qui a disparu après l’arrivée du phylloxéra, de l’oïdium et du mildiou.

À Fontaine, beaucoup d’anciens viticulteurs s’étaient résignés à ne plus tirer profit de leur  vigne. Ils avaient planté des arbres fruitiers et des petits fruits rouges. Mais, viticulteurs dans l’âme, ils considéraient comme une déchéance d’acheter du vin pour leur propre consommation.

Une nouvelle viticulture s’établit alors à partir de cépages hybrides créés à la fin du XIXème siècle et résistant aux maladies qui avaient anéanti le vignoble traditionnel. La culture de ces nouvelles parcelles de vigne était simplifiée et compatible avec la polyculture qui avait pris la place de l’ancien vignoble. Ces vignes n’avaient pas d’autre objet que d’assurer la consommation familiale.

Ces vignes d’hybrides ont presque partout disparu. Il en reste une petite à Fontaine et il serait dommage de la replanter en Pinot sous prétexte que le vin de Pinot est bien meilleur que le vin d’hybride.

 

Ce texte, daté de décembre 1996, est dû à Pierre DUPUY, ingénieur agronome, directeur honoraire de recherche à l’INRA de Dijon, ancien président de l’Académie d’agriculture de France élu en 1995, qui nous a quittés en 2017.

Sigrid PAVÈSE.

Le sauvetage de la vigne de M. et Mme Guignon donne naissance à « la Vigne de Fontaine »

La vigne de M. et Mme Guignon pendant les vendanges de 2001 avant le lotissement des Champs Rémy (Cliché S. Pavèse).

Caressée par le soleil du matin sur le coteau de la butte exposée au levant, une petite vigne s’étire entre l’ancien chemin dit des champs d’Aloux et le chemin tout aussi ancien de Fontaine à Ahuy.  Enchâssée aujourd’hui entre le cimetière formant équerre, les  lotissements du Panorama, des Champs Rémy et la rue Darnet et Pontiroli, elle est devenue le vestige symbolique du passé viticole florissant de la commune.

Pendant des siècles, le cru de Fontaine, qui entrait avec ceux de Dijon, Talant et Chenôve dans la production du « vin du Dijonnoiz » s’est vendu à un prix supérieur à celui de la Côte.  Victime d’un choix productiviste, il commença à perdre de sa valeur à la fin du XVIIe siècle et amorça ainsi  son déclin. Grignoté par l’urbanisation, le vignoble de Fontaine a pratiquement disparu du paysage de la commune. On doit au maire, Paul Morelon, le sauvetage d’une des dernières vignes encore en production à Fontaine.

D’une superficie de 1064 m², elle était la propriété  de monsieur et madame Guignon qui la cultivaient pour leur propre consommation de vin. Lors de l’urbanisation des champs Rémy, à la demande de la municipalité, dans l’acte de remembrement établi en 1999, la société d’aménagement prit les dispositions nécessaires pour attribuer cette parcelle à la ville de Fontaine. C’est ainsi que la ville de Fontaine put se rendre propriétaire de  la parcelle de monsieur et madame Guignon et de ses sept rangs de vignes plantés alors en cépage dit direct, qui prit le nom de « Vigne de Fontaine ».

(Sigrid PAVÈSE, mars 2018).