1969 est aussi mouvementé que 1968 avec le référendum sur le Sénat et la régionalisation annoncé par le président Charles de Gaulle en février. Le 27 avril, le rejet de la proposition à Fontaine est à peine moins fort (51 %) qu’en France (52 %). Comme il l’avait annoncé, le président démissionne aussitôt et les élections qui suivent voient la gauche divisée éliminée au premier tour de la présidentielle et la victoire le 15 juin du gaulliste Georges Pompidou sur Alain Poher, président intérimaire, candidat du Centre démocrate avec plus de 58 % des voix à Fontaine comme en France.
L’année avait commencé sous la neige, et le froid de février avait permis aux patineurs de glisser sur la mare. Avec un printemps pluvieux, la récolte de fruits fut peu abondante mais la vendange fut bonne, donnant plus de 130 hl de vin. Le 13 juin, au cours d’un violent orage, la foudre tomba sur le clocher de l’église Saint Bernard occasionnant de gros dégâts au toit qui nécessitèrent une rapide réfection. Il en fut de même pour la cour de l’école des Carrois qui reçut un revêtement bitumineux.
Dans les colonnes du journal, les activités des enfants des écoles sont privilégiées, avec la fête de l’école maternelle des Carrois en mars, l’exposition des travaux des petits en juin, la participation des plus grands aux jeudis de neige, au challenge de la police des communes suburbaines, au concours scolaire de la prévention routière… Le droit à l’image n’étant pas ce qu’il est aujourd’hui, les articles sont tous accompagnés de clichés montrant les enfants en gros plan.
Le journal laisse parler l’émotion avec le départ à la retraite du directeur du groupe des Carrois André Gauthey, l’hommage au conseiller municipal Eugène Nicolle ou les noces d’or du maire Jean Souny, qui sont célébrées publiquement.
Le quotidien mobilise les lecteurs pour l’opération brioche en faveur de l’enfance inadaptée et pour la collecte par l’association Diabo, afin de fournir des lampes tempêtes aux familles de Haute-Volta (Burkina-Faso depuis 1984).
Les sapeurs-pompiers bénéficient de la bienveillance du journal : leur voyage, leur sortie, leur fête, leurs actions sont rapportées. Les concerts de l’Eau vive sont également bien relayés et la réception par la municipalité d’une chorale canadienne appartenant comme l’Eau vive au mouvement « À Cœur Joie » est mise en valeur avec un échange de drapeau. Le quotidien renseigne aussi sur les premières communions, la kermesse, le cyclo-cross, le pèlerinage à saint Bernard, la cérémonie d’hommage à Darnet et Pontiroli, le 11 novembre, le repas de Noël du troisième âge qui, en l’absence de salle municipale, à lieu dans le réfectoire de l’entreprise Paquet.
Les résultats du recensement de 1968, connus en mars font état d’une population de 3 698 habitants. Le ramassage des ordures ménagères est désormais effectué trois fois par semaine, mais la deuxième distribution de courrier est supprimée. La mise en révision du plan communal d’urbanisme par le préfet donne naissance à une nouvelle politique urbaine. C’est ainsi que le projet de rocade nord-ouest, qui avait été abandonné en 1963, est repris. À la demande de l’inspecteur d’académie, le conseil municipal accepte l’implantation d’un collège d’enseignement secondaire et les plans sont levés pour délimiter les terrains à acquérir. Faisant suite au ravalement de l’église, l’enclos paroissial est aplani pour créer un espace dégagé. La quatrième tranche d’égouts est mise en œuvre et la première tranche du projet d’alimentation en eau potable est approuvée, mais l’agrandissement du cimetière est retardé en raison de difficultés financières liées à la décision par la Caisse des Dépôts de ne plus financer ce genre de travaux. De même pour la construction de l’école maternelle des Carrois, les contraintes budgétaires, après subvention et emprunt, obligent à adopter une solution bâtarde moitié traditionnelle, moitié industrielle pour l’architecture de l’édifice. Concernant la nouvelle mairie, les études et demande de devis continuent, alors que la création d’un bureau de poste n’est toujours pas à l’ordre du jour, malgré l’insistance du maire auprès de l’administration des PTT.
1969 voit aussi la parution du premier bulletin municipal, ainsi que la création de la FNACA, qui regroupe les anciens combattants en Algérie, Maroc, Tunisie, de Fontaine et des communes environnantes.
Sigrid Pavèse